Le Cameroun est dans un vaste chantier pour son développement. Il a engagé une course vers son émergence. Il est également engagé dans l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD). Son émergence est la somme des émergences de toutes les régions, la somme des émergences de toutes les couches de la société de tous les secteurs. Or il se peut que cette émergence soit entachée de quelques handicapes. Le développement se mesure à tous les niveaux, individuel, communautaire et sociétal.
Sans acte de naissance, l’individu n’a pas de famille, ni de patrie, pas de nationalité, n’existe pas bien que vivant, bref ne peut pas jouir de ses droits fondamentaux. Conscient de cette réalité et face à la pratique qui est à la mode, à savoir de priver les enfants de ce précieux sésame, consciemment ou par ignorance, DMJ, comme d’autres organismes donne la sonnette d’alarme.
Comment donc les politiques publiques peuvent- elles initier des projets de développement fiables lorsqu’on ne peut pas avec exactitude donner le chiffre de la population ? Comment prétendre au développement lorsque les individus ne comprennent pas encore l’importance des actes d’état civil qui leur confèrent les attributs de citoyens ?
Ce questionnement a amené le gouvernement camerounais à mettre sur pied un organe pour réguler le domaine des actes d’état civil : le BUNEC entendu Bureau national de l’état civil. Cependant, pour que cet acteur majeur puisse atteindre les objectifs à lui assignés, il faut bel et bien la participation de tous. C’est pourquoi les jeunes doivent être mobilisés pour la cause à travers les mouvements qui les regroupent, les parents doivent être conscientisés.
Une large sensibilisation est nécessaire autour de cette gangrène qui au demeurant fauche un bon nombre d’enfants, les freine dans leur cursus scolaire. Lorsque l’intéressé frappe aux portes du secondaire, voilà les parents confrontés à tout genre de difficultés : frais de dossiers, procédure d’obtention du jugement supplétif. Très souvent, découragés, ne disposant pas de moyens financiers subséquents, les parents optent pour l’abandon de l’école par l’enfant afin que celui-ci les aide dans les tâches domestiques ou à faire des rentrées financières pour soutenir la famille, malgré son jeune âge s’il est de sexe masculin. Par contre, si c’est une fille, elle est très souvent virée dans un mariage forcé.
Dynamique Mondiale des Jeunes (DMJ) n’entend pas rester en marge de la recherche des solutions, étant donné que tout enfant a droit à un acte de naissance. C’est un droit fondamental qui est visé par l’article 7 de la Convention relative aux droits de l’enfant signé et ratifié par le Cameroun qui stipule que : « L’enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d’acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux. »
Quel avenir pour le Cameroun qui bataille pour son émergence ? Pendant ce temps, la sous scolarisation monte en puissance, sans oublier la délinquance juvénile avec tous les impacts sur la cohésion sociale, tout simplement du fait du défaut d’acte de naissance qui fait basculer négativement le destin d’un enfant.
Il est de bon ton que le message atteigne le paysan lamda qui est au fin fond de son village, que les mentalités changent et que tous les enfants aient une nationalité et appartiennent à une patrie : le Cameroun.